La Provence 26 mai 2019
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Le nom sonne désormais comme un symbole en forme d’étendard : « l’affaire Vincent Lambert ». Comme si son existence était réduite à un objet… de droit. Et son nom à une affaire. Depuis que sa vie a basculé, le 29 septembre 2008, avec un accident de voiture, cet ancien infirmier vit sur son lit d’hôpital, muré dans le silence. Au rythme des déchirements de l’entourage et des coups de théâtre judiciaires, la question est de savoir si l’on doit couper la sonde qui l’alimente et l’hydrate depuis 11 ans.
D’un côté, son épouse affirme que la volonté de son mari serait de cesser tout acharnement de survie, recevant ainsi le soutien des défenseurs du droit à l’euthanasie. De l’autre, ses parents, soutenus par des mouvements pro-vie, utilisent tous les recours judiciaires pour s’opposer à l’arrêt des soins décidés par les médecins de l’hôpital de Reims. Et, à l’instar des divisions de cette famille, nous naviguons entre deux redoutables écueils : les réactions émotionnelles et la posture idéologique.
Vincent Lambert est-il en fin de vie? Fait il l’objet d’un acharnement thérapeutique ? Est-il totalement inconscient ? Même les experts médicaux sont divisés. L’absence de preuve de conscience n’est pas une preuve d’absence de conscience. Tout en estimant que l’on est dans l’obstination déraisonnable prévue par sa loi, Jean Leonetti en reconnait aussi les limites en l’absence de directives anticipées de la personne concernée(1). Qui a alors la prééminence pour décider ? « Aucune loi dans aucun pays n’est en mesure d’éviter un tel conflit« , souligne l’association des soins palliatifs. Et s’il rappelle la dignité de toute vie, l’archevêque de Reims, prochain président des évêques de France, reste prudent : « Aucune décision humaine ne peut être assurée d’être la meilleure ».
Peut-on juger alors une jeune femme dont la seule perspective de vie serait de rester au chevet d’un mari à l’état végétatif ? Et la pathétique obstination de parents qui ne se résolvent pas à perdre « leur » enfant ? Quelle serait également notre attitude au seuil de notre propre déchéance ? L’affaire Vincent Lambert est le miroir de nos interrogations sur la vie, la mort, la vulnérabilité… Et le moment venu, chacun de se retrouver face à sa conscience. Dans le silence.
D’un côté, son épouse affirme que la volonté de son mari serait de cesser tout acharnement de survie, recevant ainsi le soutien des défenseurs du droit à l’euthanasie. De l’autre, ses parents, soutenus par des mouvements pro-vie, utilisent tous les recours judiciaires pour s’opposer à l’arrêt des soins décidés par les médecins de l’hôpital de Reims. Et, à l’instar des divisions de cette famille, nous naviguons entre deux redoutables écueils : les réactions émotionnelles et la posture idéologique.
Vincent Lambert est-il en fin de vie? Fait il l’objet d’un acharnement thérapeutique ? Est-il totalement inconscient ? Même les experts médicaux sont divisés. L’absence de preuve de conscience n’est pas une preuve d’absence de conscience. Tout en estimant que l’on est dans l’obstination déraisonnable prévue par sa loi, Jean Leonetti en reconnait aussi les limites en l’absence de directives anticipées de la personne concernée(1). Qui a alors la prééminence pour décider ? « Aucune loi dans aucun pays n’est en mesure d’éviter un tel conflit« , souligne l’association des soins palliatifs. Et s’il rappelle la dignité de toute vie, l’archevêque de Reims, prochain président des évêques de France, reste prudent : « Aucune décision humaine ne peut être assurée d’être la meilleure ».
Peut-on juger alors une jeune femme dont la seule perspective de vie serait de rester au chevet d’un mari à l’état végétatif ? Et la pathétique obstination de parents qui ne se résolvent pas à perdre « leur » enfant ? Quelle serait également notre attitude au seuil de notre propre déchéance ? L’affaire Vincent Lambert est le miroir de nos interrogations sur la vie, la mort, la vulnérabilité… Et le moment venu, chacun de se retrouver face à sa conscience. Dans le silence.