Pourquoi pas, tant qu’on y est, supprimer du calendrier toute référence religieuse et rebaptiser de l’onction laïque les 4000 communes de France qui portent le nom d’un saint ? N’en déplaise aux ayatollahs d’une pseudo laïcité, ce n’est pas Noël et ses crèches qui portent atteinte à la cohésion de nos sociétés. Il est des combats laïques plus essentiels. N’en déplaise aussi aux gardiens d’une certaine « civilisation chrétienne » qui en font un étendard contre de nouvelles « invasions ». Claquemurés dans des certitudes identitaires et un égoïsme de nantis, ils dénaturent tout autant le message de la crèche.
La crèche, symbole d’un monde fraternel
Pour le pape François, elle est le symbole d’
« un monde plus humain et plus fraternel, où personne n’est exclu ni marginalisé ». N’est-ce pas la célébration d’un enfant né dans une étable au milieu des bêtes, faute d’avoir pu être accueilli dans une auberge ou un foyer? Evocation qui revient à Assise dans une tradition franciscaine du XIIIe siècle et qui sera revisitée avec ses santons dans notre Provence dès le XVIIIe. Quant aux personnages de la Pastorale, les voilà, jusqu’aux plus endurcis, saisis par la grâce devant un niston si fragile, si démuni. Assurément il peut toucher tous les cœurs, ce nouveau né que la tradition musulmane qualifie aussi de prince de la paix. Oui, le message de la nativité a une dimension universelle. Il s’adresse à ceux qui croient au ciel comme à ceux qui n’y croient pas. Un message de tendresse et de paix qui transcende les frontières de cultures, de milieux, de générations… Puissions-nous ne pas oublier cet esprit de Noël, dans un monde perclus de tensions et de discordes. Jusqu’à nos repas de famille qui se muent parfois en batailles rangées. Au milieu de nos épidémies de Covid, d’invectives et de… « fièvre acheteuse », puissions-nous retrouver la gratuité de nos rapports humains et la joyeuse simplicité de cette fête du partage.