Archives de catégorie : Archives : réflexions, événements passés

La Roque d’Antheron: un festival pianissimo

Avignon, Aix, Orange…. les festivals les plus prestigieux d’Europe n’en finissent pas d’illuminer les nuits étoilées de notre Provence ! Et il en est un qui nous comble d’émotion : le festival international de piano de la Roque d’Anthéron.

Adam Laloum et le Sinfonia Varsovia Concerto de Brahms

Du 18 juillet au 20 août 2022, plus de 100 concerts avec des dizaines de milliers de spectateurs et 500 musiciens vont faire vibrer et accompagner le clavier dans tous ses états : piano bien sûr, mais aussi orgue et clavecin, avec orchestre ou en solo ou encore à quatre mains… Musique classique surtout, mais jazzy aussi.
Une 42e édition marquée par l’élargissement des publics et des lieux. Des conditions particulières sont consenties au jeune public. Outre l’expérience inédite, au cœur de la nature, dans le parc du château de Florans à La Roque, il y a aussi une douzaine d’autres sites de la région (Lambesc, Aix-en-Provence, Mimet, Marseille , les carrières de Rognes, Eygalières, Gordes, Cucuron), ainsi que dans des villages sur les routes de Provence, des concerts gratuits avec les «stars de demain », élèves des masters classes en résidence.
L’alchimiste de ce formidable rendez-vous pianistique, René Martin, créateur et directeur artistique du festival est l’invité de Jean-Claude Escaffit. Ecouter l’interview

René martin, La Roque d’Anthéron, le 16 Août 2020

Informations et réservations sur le site du festival.

L’information et les médias au défi des réseaux sociaux.

JC Escaffit avec Vincent Potier

Conférence publique, jeudi 16 juin à Aix, de Jean-Claude Escaffit
Comment la révolution numérique a bouleversé les pratiques journalistiques et notre manière de nous informer. Comment contrer les « fake news » et relever les défis de l’information ?15h 30 Temple protestant de la rue Villars à Aix. Dans le cadre des Amis de Dialogue RCF et en soutien de la radio . Voir le texte de la conférence

Guerre d’Algérie : « halte au feu » mémoriel

La Provence 13.03.22
Il est des mémoires qui saignent longtemps après le silence des armes. Cela fera soixante ans, le 18 mars, que les accords d’Evian ont été signés, mettant théoriquement fin aux combats sur le sol algérien. Et pourtant, la guerre mémorielle n’est toujours pas éteinte. Mémoire éclatée chez nous, mémoire confisquée en Algérie.
A défaut d’avancer avec le régime actuel d’Alger, l’ambition du rapport Stora a été de réconcilier les mémoires antagonistes de sept millions de Français concernés (soldats appelés, pieds-noirs, harkis, enfants d’immigrés…).
 Les préconisations du rapport remis en janvier 2021au président de la République,  prennent en compte – c’est nouveau – la diversité des blessures. Il n’y a pas de bon ou mauvais côté de la souffrance. Et il n’est de devoir de mémoire sans devoir de vérité.

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Ainsi depuis un an, une quinzaine de propositions ont été mises en œuvre par le président français : reconnaissance de la torture et de l’assassinat par l’armée française de l’avocat Boumendjel, création d’une commission Mémoire et vérité et d’un musée France-Algérie à Montpellier, accès simplifié aux archives de l’armée, érection (perturbée) à Amboise d’une statue d’Abdelkader, héros de la résistance algérienne et défenseur des minorités chrétiennes en Orient. A l’automne  2021, c’est la demande de pardon envers les harkis pour les avoir abandonnés après-guerre, la reconnaissance du massacre de manifestants algériens par la police française, en octobre 1961 à Paris. Gestes forts qui se poursuivent par la reconnaissance, en janvier dernier, de la souffrance de près d’un million de rapatriés…
Vers une histoire partagée
Mesurettes démagogiques tous azimuts, railleront certains. Travail pédagogique incessant vers une Histoire partagée, rétorque l’auteur du rapport. Cette politique des petits pas et de passerelles entre des mémoires fragmentées a aussi ses limites. Comment construire un récit commun avec des anniversaires consensuels ? Le 19 mars 1962, date du cessez-le-feu en Algérie ? Pas évident de célébrer l’anniversaire d’un événement qui est loin d’avoir marqué l’arrêt des violences. Le choix d’événements mémoriels est révélateur de notre rapport à l’Histoire et de notre volonté d’envisager un destin commun. Un sacré défi. Car c’est bien connu, les blessures, les rancœurs et les humiliations tapies dans les mémoires font le lit des régimes autoritaires, avec leur cortège de menaces vengeresses.

Peut-on prouver scientifiquement l’existence de Dieu ?

La Provence 31.1. 21 :
C’est une vieille question qui passionne toujours autant. En prétendant « révéler les preuves modernes de l’existence de Dieu » , Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonassies  signent un best-seller. A partir des découvertes de la biologie, de la physique, du Big Bang…  les auteurs de « Dieu, la science, les preuves » (Ed. Guy Trédaniel, 580 p.) concluent à l’existence d’un Dieu créateur : « Si l’univers a un commencement, c’est qu’il a une cause qui le précède« .

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Panorama intéressant des rapports entre science et foi, l’ouvrage ne révèle rien de très nouveau pourtant. Mais ses conclusions péremptoires créent un malaise jusque chez des scientifiques chrétiens qui décèlent en plus des inexactitudes dans ce livre. Et l’astrophysicien Raphaël Duqué d’affirmer dans La Croix qu’il «  dessert autant la science et la foi ».
Depuis l’Antiquité, les preuves de l’existence de Dieu balisent l’histoire de la pensée. Comme chez Aristote avec sa recherche des causes du mouvement, St Thomas d’Aquin au XIIIe siècle… jusqu’aux frères Bogdanoff, dernièrement. Pas toujours convaincantes pourtant. A l’inverse, les preuves de l’inexistence de Dieu ne sont pas plus décisives. Comme la tentative du biologiste prix Nobel, Jacques Monod, avec son livre « Le Hasard et la nécessité ». Match nul, en somme ! En faisant de « la science, une nouvelle alliée de Dieu », qui relègue la philosophie matérialiste dans l’obscurantisme, on risque aujourd’hui de faire du scientisme à l’envers.
Certes, la foi judéo-chrétienne doit passer au tamis théologique de la rationalité,  mais elle n’a rien à voir avec la croyance en un « dieu horloger ». Elle est de l’ordre de l’expérience existentielle, de la relation, de l’émerveillement devant la beauté du monde. Si  la plupart des scientifiques croyants concilient leur foi avec leur exigence professionnelle, ils ne les confondent pas pour autant. Même l’abbé Lemaître, le père du Big Bang, s’est élevé contre tout concordisme qui cautionnerait les écrits bibliques scientifiquement. En fait, les démonstrations apologétiques qui s’affrontent butent sur l’insondable mystère du sens de l’existence. Alors que la science ne peut s’en tenir qu’au « comment », la vertigineuse  question du « pourquoi » ne sera jamais résolue scientifiquement. Pourquoi existons-nous ? Pourquoi l’univers ? Pourquoi y a t-il quelque chose et pas rien ? Et ce n’est pas demain que se tariront les interrogations sur ce problème sans fond !

Guerre d’Algérie: les mémoires saignent encore.

Ouest-France 19.03.2022.
Lire in bas de page du journal
L’Histoire ne cesse de nous l’enseigner. Les guerres finissent rarement avec les cessez-le-feu, même quand ceux-ci sont respectés. Il est des mémoires qui saignent longtemps après le silence des armes. Cela fait soixante ans, le 18 mars, que les accords d’Evian ont été signés, mettant théoriquement fin aux combats sur le sol algérien.
Et pourtant, la guerre mémorielle n’est toujours pas éteinte. Non seulement entre les deux rives de la Méditerranée, mais aussi dans le cœur des Français. On a eu souvent l’impression, au gré des récits et commémorations, de ne pas évoquer la même guerre. Même à l’intérieur de nos frontières.
Mémoire éclatée chez nous, mémoire confisquée en Algérie. Elle est devenue pour le pouvoir héritier du FLN une “rente ” destinée à masquer ses propres incuries. A défaut d’ avancer avec le régime actuel d’Alger, l’ambition du  rapport Stora a été de réconcilier les mémoires antagonistes de sept millions de Français concernés (soldats appelés, pieds-noirs, harkis, enfants d’immigrés…).
Pas de bon ou mauvais côté de la souffrance
Changement notoire, les préconisations du rapport remis au président de la République  en janvier 2021 prennent en compte les blessures dans leur diversité. Il n’y a pas de bon ou mauvais côté de la souffrance. Et il n’est de devoir de mémoire sans devoir de vérité.
Ainsi, depuis un an, une quinzaine de  propositions plurielles ont été mises en œuvre par le président français. D’abord, c’est la reconnaissance de la torture et de l’assassinat par l’armée française de l’avocat Ali Boumendjel. Comme quelques mois plus tôt, la démarche d’Emmanuel Macron auprès de la veuve de Maurice Audin, jeune militant français pro FLN disparu. Ce sera aussi l’annonce de l’accès simplifié aux archives de l’armée, la mise en place d’une commission Mémoire et vérité, la construction d’un musée France-Algérie à Montpellier, l’érection (perturbée) à Amboise d’une statue d’Abdel-Kader, héros de la résistance algérienne et défenseur des minorités chrétiennes en Orient.
En octobre 2021, le président poursuit sa politique d’apaisement mémoriel, en qualifiant de « crimes inexcusables pour la République », il y a 60 ans, le massacre à Paris de manifestants algériens par la police française. Juste avant, c’est une demande de pardon envers les harkis pour les avoir abandonnés après-guerre. Puis en janvier dernier, la reconnaissance officielle de la souffrance de près d’un million de Français d’Algérie, qui ont quitté la terre natale après la signature des accords d’Evian.
Blessures et rancœurs font le lit des régimes autoritaires
Catalogue tous azimuts, railleront certains. Travail pédagogique incessant vers une Histoire partagée, rétorque Stora, l’auteur du rapport. Cette politique des petits pas qui veut ériger des passerelles entre ces mémoires fragmentées a aussi ses limites. Comment construire un récit commun avec des anniversaires consensuels ?
Impossible de se mettre d’accord par exemple, sur une commémoration de fin de conflit. Le 19 mars 1962, date du cessez-le-feu en Algérie ? Pas évident de célébrer l’anniversaire d’un événement qui est loin d’avoir marqué l’arrêt des violences. Quelle autre date alors ? Le choix d’événements mémoriels est révélateur de notre rapport à l’Histoire et de notre volonté d’envisager un destin commun. Un sacré défi. Car c’est bien connu, les blessures, les rancœurs et les humiliations tapies dans les mémoires font le lit des régimes autoritaires, avec leur cortège de menaces vengeresses.
(1) Auteur de Sur les traces du père. Questions à l’officier tué en Algérie  (1) Préface de Yasmina Khadra (Salvator).

Avec Stora aux écrivains de Fuveau et sur RCF


Le pays invité  cette année étant l’Algérie, dialogue avec l’historien Benjamin Stora
, auteur du rapport pour une réconciliation des mémoires  France-Algérie, commandé par le président de la République. 

Sous les platanes de Fuveau, le 32eme salon littéraire du Pays d’Aix, 4 et 5 septembre 2021. Podium du café littéraire Voir l’événement des écrivains en Provence.
L’historien incontournable de l’Algérie,  qui a eu  l’oreille de tous  les présidents de Mitterrand à Macron. Cf in Ouest-France, les suites du rapport remis au président de la République.
Stora se confie également à Jean-Claude Escaffit sur les ondes de RCF à propos de ses racines de juif pied-noir et son itinéraire de chercheur .

Retrouvons l’esprit de Noël et son message universel

Le ridicule ne tue pas, grâce au ciel ! Une technocrate  européenne a proposé en novembre dernier de bannir le mot « Noël » de nos fêtes et échanges de fin d’année. Si ce guide de communication interne a été aussitôt retoqué par les instances de la commission de Bruxelles, il interroge sur une tendance qui voudrait, surtout en France, aseptiser les vœux entre  différentes traditions spirituelles, bouter les crèches hors des espaces publics, interdire les sapins des écoles de la République…

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  Pourquoi pas, tant qu’on y est, supprimer du calendrier toute référence religieuse et rebaptiser de l’onction laïque les 4000 communes de France qui portent le nom d’un saint ? N’en déplaise aux ayatollahs d’une pseudo laïcité, ce n’est pas Noël et ses crèches qui portent atteinte à la cohésion de nos sociétés. Il est des combats laïques plus essentiels. N’en déplaise aussi aux gardiens d’une certaine  « civilisation chrétienne » qui en font un étendard contre de nouvelles « invasions ». Claquemurés dans des certitudes identitaires et un égoïsme de nantis, ils dénaturent tout autant le message de la crèche.
La crèche, symbole d’un monde fraternel
Pour le pape François, elle est le symbole d’« un monde plus humain et plus fraternel, où personne n’est exclu ni marginalisé ». N’est-ce pas la célébration d’un enfant né dans une étable au milieu des bêtes, faute d’avoir pu être accueilli dans une auberge ou un foyer?  Evocation qui revient à Assise dans une tradition franciscaine du XIIIe siècle et qui sera revisitée avec ses santons dans notre Provence dès le XVIIIe. Quant aux personnages de la Pastorale, les voilà, jusqu’aux plus endurcis, saisis par la grâce devant un niston si fragile, si démuni. Assurément il peut toucher tous les cœurs, ce nouveau né que la tradition musulmane qualifie aussi de prince de la paix. Oui, le message de la nativité a une dimension universelle. Il s’adresse à ceux qui croient au ciel comme à ceux qui n’y croient pas. Un message de tendresse et de paix qui transcende les frontières de cultures, de milieux, de générations… Puissions-nous ne pas oublier cet esprit de Noël, dans un monde  perclus de tensions et de discordes. Jusqu’à nos repas de famille qui se muent parfois en batailles rangées. Au milieu de nos épidémies de Covid, d’invectives et de… « fièvre acheteuse », puissions-nous retrouver la gratuité de nos rapports humains et la joyeuse simplicité de cette fête du partage. 

Lutter contre le fanatisme dans les religions

La Provence 28.11.21. Intégrisme, radicalisme, djihadisme, séparatisme… Dans la famille des mots en « isme » qui sonnent souvent commedes maladies contemporaines, il en est un qui les embrasse tous depuis des lustres. Un mot qui sature notre actualité de sinistres exemples religieux, politiques et même sportifs : fanatisme !
Le Petit Robert le définit comme une « foi exclusive en une doctrine, une religion, une cause, conduisant souvent à l’intolérance et à la violence. » Si cette passion dévoyée  aux accents mystiques n’est pas cantonnée aux seules religions, celles-ci en sont depuis longtemps des vecteurs privilégiés. Il existe certes une grande différence entre un fondamentaliste chrétien qui refuse de voir enseigner la théorie de l’évolution et un islamiste qui prépare un attentat suicide. Mais depuis la nuit des temps, les ressorts sont les mêmes pourtant. Quelles sont les causes du fanatisme ? Comment le combattre ?

Quand la religion est malade, selon Frère Candiard

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Dans un petit essai brillant, salué par la presse dans sa diversité, Du fanatisme, quand la religion est malade (Editions du Cerf), Adrien Candiard, jeune frère dominicain de l’Institut d’études orientales du Caire, estime que le fanatisme  ne viendrait pas d’un excès de religiosité, mais au contraire d’une absence de Dieu. Ce n’est pas, selon lui, une déviance sociale et psychologique, mais bien un dévoiement spécifiquement religieux. Dans son plaidoyer qui prend le contrepied de bien des analyses, le théologien catholique, spécialiste du monde musulman, estime que le fanatique qui parle de Dieu à tout bout de champ l’a remplacé en réalité par des objets d’idolâtrie : la loi morale, les commandements, des textes ou rituels absolutisés. Et c’est sur le terrain religieux qu’il faut combattre ces déviances fanatisées.
L’auteur de la pièce de théâtre Pierre et Mohamed – sur l’assassinat de l’évêque d’Oran en Algérie, jouée un millier de fois en France – déplore qu’on ait évacué la théologie, du débat public, voire aussi de l’école de la République.  » C’est cette exclusion d’un discours raisonné  et critique de la foi et sur Dieu, qui favorise le fanatisme. Amoindrir la place du religieux dans la société ne l’a pas du tout réduit « . Et Adrien Candiard de souligner que la tentation idolâtre qui fait naîtrele fanatisme, y compris au sein de la laïcité, nous concerne tous. J-C.E.

Adrien Candiard fera une conférence sur le fanatisme religieux, jeudi 2 décembre à 20h, à Aix-en-Provence, Maison diocésaine, 7, cours de la Trinité. 

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Pédo-criminalité : on fait quoi maintenant Messeigneurs ?

Après « la sidération et la honte » pour l’Eglise catholique, on fait quoi « Messeigneurs » ? Vous êtes les premiers à vouloir tirer les leçons de ces terribles révélations : 216 000 mineurs abusés en France depuis 1950 par 3000 prêtres et religieux (3{6e8d2247ebfffa752cf2ddc5df7bc8ac5aedbce1d2c6f6869a0181304bfba48d} du clergé). Un rapport que vous avez vous mêmes commandé et financé, qui souligne les multiples défaillances de l’institution.
Identifier, réparer, prévenir les crimes et abus de pouvoir, telles sont les grandes lignes des 45 préconisations de la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise), présidée par Jean-Marc Sauvé.

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Outre la question des indemnisations des victimes (pour l’heure 5000 identifiées), c’est le fonctionnement systémique d’une « Eglise hiérarchique masculine », qui est pointé, « l’excessive sacralisation de la personne du prêtre », l’absence de laïcs, surtout des femmes dans les sphères décisionnelles… Tentation du cléricalisme que le pape François avait d’ailleurs dénoncée trois  ans auparavant dans sa Lettre au peuple de Dieu. Et pourtant, on a pu entendre encore récemment un vicaire général d’un grand diocèse rétorquer à un laïc : « Ici, nous ne sommes pas en démocratie, mais en théocratie »!
Ne pas noyer le poisson
Un double péril guette: d’un côté des pratiquants, déjà dans le doute ou un pied dehors, qui quittent en masse le navire et de l’autre, le noyau des plus identitaires s’enfermant dans l’entre-soi, mus par le sentiment d’être incompris de la société. Face à la colère et l’envie de changement de certains laïcs et prêtres, l’abattement fataliste guette souvent. Pire, c’est l’indifférence ou le déni que l’on voit monter à propos des révélations du rapport Sauvé.
Il s’agit maintenant, messieurs les évêques, d’articuler votre réflexion à celle du synode mondial sur la coresponsabilité dans l’Eglise, qui vient de s’ouvrir à Rome. A partir de votre assemblée de début novembre à Lourdes, vous aurez à déboucher sur l’action avec l’ensemble de vos ouailles.
Dans cette institution catholique, à la force d’inertie légendaire, attention de ne pas vous en tenir à quelques paroles de compassion (sûrement sincères), puis de vous empresser de retourner, mine de rien, à votre mission de reconquête. Avec ce slogan qui fait florès dans les diocèses :  » Tous disciples-missionnaires » ! Au milieu de ce que certains d’entre vous ont qualifié de « naufrage », ce serait un comble de noyer en plus le poisson.